Le complexe funéraire de Djéser, édifié sous le règne du roi Djéser, se situe à Saqqarah, en Égypte. Il est, dans l'histoire de l'architecture égyptienne, le second ouvrage édifié en pierre de taille. Il marque une évolution importante de l'architecture monumentale. En effet, le tombeau du roi prend, pour la première fois et après de multiples modifications, la forme d'une pyramide. Cette innovation marque la naissance d'un nouveau type de sépulture. Les éléments cultuels ainsi que l'enceinte à redans représentent l'aboutissement d'une architecture évoluant depuis la IIe dynastie.
Deux noms sont à rattacher à cet édifice : celui de l'architecte Imhotep, qui conçut cet ouvrage, et celui de l'égyptologue Jean-Philippe Lauer qui consacra toute sa vie à étudier les vestiges de ce chef-d'œuvre de l'Ancien Empire.
Le complexe funéraire de Djéser est le premier de cette importance et le plus grand jamais construit à notre connaissance en Égypte. Il est composé, outre d'une pyramide à degrés, de nombreux édifices cultuels destinés aux cérémonies associées à la vie du souverain dans l'autre monde : un « temple T » (ou palais), un serdab, des chapelles de la fête-Sed, un temple funéraire, une tombe sud, deux pavillons (nord et sud), deux autels, deux bornes, des magasins et enfin une grande enceinte à redans clôturant cet ensemble de constructions qui s'étend sur plus de quinze hectares.
Bien que l'appartement royal ait été complètement pillé dès l'Antiquité, le mobilier archéologique dégagé lors des fouilles de cet ensemble funéraire n'en est pas moins d'une importance exceptionnelle. Des milliers de vases et de coupes gisent encore au fond des galeries, attendant d'en être extraits. Deux sarcophages d'albâtre, dont l'un contient encore le squelette d'un enfant, sont encore placés au sein des galeries de la famille royale.
Le travail d'anastylose engagé par Jean-Philippe Lauer tout au long de sa carrière a fait ressurgir des sables la grande entrée de l'enceinte, les façades de quelques chapelles du Heb-Sed et des pavillons, une partie du mur aux cobras ainsi que la grande colonnade de l'est.