Une analyse attentive du corpus des papyrus médicaux de l'Egypte pharaonique permet de reconstituer les façons de penser qui sous-tendaient les textes destinés à guider, dans l'exercice quotidien de leur art, des praticiens appartenant à un univers aux traditions radicalement différentes de celles que l'Occident a faites siennes.
Leur étrangeté rend particulièrement difficile l'interprétation d'écrits qui par surcroît sont parmi les plus anciens de l'humanité. Leur lecture nécessite la conjugaison d'approches _ cosmologiques, philologiques, scientifiques... _ variées. Elle fait apparaître certains concepts clés se rapportant à des théories physiologiques cohérentes et le rôle que les Egyptiens attribuaient aux facteurs pathogènes.
Ce propos est l'objet de la première partie. Vient ensuite, accompagnée de commentaires, la première traduction en langue française de l'intégralité des textes médicaux égyptiens connus à ce jour. Cet ouvrage constitue ainsi un apport majeur tant à l'histoire de la pensée médicale qu'à la connaissance d'une civilisation qui ne se laisse arracher ses secrets qu'à regret.
Si elle emprunte l'essentiel de son savoir aux sciences et aux techniques, la médecine se nourrit aussi du commerce des hommes, participe à l'élaboration des idées philosophiques et se trouve engagée dans les choix éthiques fondamentaux. Dans cette perspective, la collection Penser la médecine se propose de promouvoir des ouvrages originaux alliant l'étude des sources historiques à l'analyse sociologique et à la réflexion épistémologique.